Stéphane Modat vit dans le luxe à longueur de journée. Le chef du Fairmont Le Château Frontenac – couronné chef de l’année au gala des Lauriers de la gastronomie québécoise en 2019 – est pourtant un véritable homme des bois. Dès qu’il lâche ses fourneaux, il se fond dans la nature en compagnie de son clan. Hors sentiers battus, la plupart du temps. C’est là, dans la nature sauvage d’un Québec qui l’a adopté il y a 20 ans, qu’il pêche, qu’il chasse et qu’il se reconnecte à sa vraie nature. « Quand tu viens de servir 150 repas un samedi soir après une semaine de 70 heures et que tu te retrouves seul dans une cache en plein bois le dimanche matin, c’est toute une psychothérapie. Le seul truc qui compte alors, c’est le moment présent. »
Parisien d’origine, il a découvert ici un paradis hors du temps où une nature généreuse fournit à elle seule énormément d’ingrédients. Excellent moucheur, il découvre la chasse au gibier il y a six ans. « Quand j’ai un animal dans le viseur, je sens une responsabilité sociale. Je m’engage à l’honorer en totalité en cuisinant toutes les parties sans le moindre gaspillage ». Inspiré par les Premières nations, le chef part dans les terrines, récupère le foie, la langue, les joues…et partage avec ceux qui n’ont pas le privilège de courir les bois. « Le gibier, c’est l’expression même de notre terroir, de notre singularité en tant que peuple. Parce que c’est moins accessible, on le déguste lentement, autrement ».
Chef Modat publiait récemment Cuisine de chasse, un livre de recettes parfaites pour les soirées au chalet, les pieds sur la tablette du poêle. Retrouver le chef au BBQ à moins 30 n’a rien d’exceptionnel. Un pur et dur! Authentique jusqu’à la moelle.
Article publié ici, dans la section Coup de coeur Gens d’ici.
Photo: Frédéric Laroche