On s’y attendait tous. Mais la nouvelle de la vente du Cirque du Soleil à un consortium américain – tombée sur les fils de presse il y a quelques heures à peine – marque à coup sûr la fin d’une époque. Le Cirque du Soleil vient-il à jamais de perdre son âme?
J’ai beau être passé à d’autres projets il y a plus de 15 ans, je porte encore aujourd’hui le Cirque du Soleil tatouée bien profondément sur le coeur. Au Cirque un jour, au Cirque toujours!
J’ai passé près de 10 ans de ma vie professionnelle au Cirque du Soleil. J’y ai rencontré des gens extraordinaires. J’ai travaillé fort mais j’ai rêvé aussi. Et j’ai été grandement inspirée. Le Cirque m’a donné la possibilité de voyager, de découvrir le monde, de faire la part des choses et de me sentir privilégiée de participer à quelque chose d’unique, de grand, de différent. Aujourd’hui marque la fin d’un règne. Le Cirque du Soleil ne sera jamais plus pareil sans Guy Laliberté, sans son génie et sans la façon « québécoise » de faire du show-business. Le Cirque du Soleil est mort. Vive le Circus of the Sun.
Perte d’une identité
Aujourd’hui, je suis triste de la perte de ce joyau économique que représente le Cirque du Soleil pour le Québec. Je suis triste pour la fin d’une époque où le Cirque était encore la bête de scène que j’aimais, remplie de poésie. Je suis triste de l’avoir vu tomber dans la recette de spectacles thématiques, d’Elvis à Jackson en passant par Beau Dommage. Que sont devenus les marchands de rêve qui voulaient leur cirque accessible à toutes les bourses? Le Cirque du Soleil est maintenant un luxe que très peu de familles peuvent se permettre. Rentabilité oblige ! Je me console en pensant à quel point il a servi de modèle pour un nombre important de jeunes artistes de cirque qui aujourd’hui ont réussi à dépasser le maître. La preuve que la sensibilité n’est pas une question de moyens financiers !
Je souhaite à tous les employés du Cirque du Soleil de continuer à rêver et de poursuivre leur rêve personnel, quel qu’il soit. Le Cirque est la preuve tangible que le rêve peut payer, même quand on est cracheur de feu