Auguste : Bull’s Eye !

Auguste est une institution de Sherbrooke et une adresse incontournable pour qui aime la cuisine festive et inspirée. Il était grand temps que j’aille y faire un tour, question de laisser mes papilles valider par elles-mêmes la réputation de ce petit resto ouvert en 2008 par le télégénique Danny St-Pierre, piloté aujourd’hui de main de maître par le jeune chef Olivier St-Arnaud. Séduite, deux fois plutôt qu’une !

Ce midi, le resto est bondé. Je prends donc place au comptoir sans me faire prier puisque c’est sans conteste le meilleur endroit pour attraper au passage un truc ou deux qu’on refera à la maison. C’est presqu’une fête de pouvoir observer ainsi le ballet de la brigade des chefs qui, Julien Hamont en tête,  « sortiront » aujourd’hui des cuisines pas moins de 112 plats en moins de deux heures. Du haut de nos tabourets, à quelques centimètres à peine des casseroles fumantes, les parfums mettent dans l’ambiance et permettent d’anticiper la suite les yeux fermés, tout en ouvrant bien grand l’appétit.

Le resto aux allures de petit bistro de quartier propose une ambiance des plus conviviales.  Je ne m’attendais pourtant pas à ce qui allait suivre: partager mon repas avec mon voisin de gauche,  un homme d’affaires fort sympathique aux airs de Robbie Williams.  Le mec qui l’accompagne me met immédiatement en garde. « Dans 5 minutes, vous serez hypnotisée », me jure-t-il. Toujours est-il que, me voyant hésiter entre le poisson du jour (une splendide grillade de doré servie sur un lit de purée de patates douces et de petits légumes grillés) et ce fameux boudin dont on m’avait dit le plus grand bien, voilà que Stéphane – mon nouvel ami – tranche pour moi. « Prenez le boudin, je prends le doré et on partage si vous voulez ». Pourquoi pas me suis-je dit, intriguée de goûter à tout. Chacun ses ustensiles par contre !

L’entrée de rillettes de canard servie avec pain croûté et petits cornichons s’avère un choix judicieux en attendant la suite. Disons-le, le boudin noir croustillant (servi sur purée de pommes de terre et accompagné de chou rouge aigre-doux) mérite sa réputation. Mais le poisson du marché – produit de la pêche durable, cuit à la perfection et servi avec une sauce à la fois légère et onctueuse – fond littéralement en bouche. Mon voisin est du même avis. Bull’s eye!

Le menu suggère une nouvelle visite, très bientôt : poutine inversée, tartare de truite des bobines, risotto, salade de langue de bœuf et  un foie de veau que l’on dit incomparable. À l’ardoise, des menus sont créés chaque jour à partir d’ingrédients du moment sélectionnés chez des producteurs locaux. Voilà qui s’appelle manger la conscience tranquille !