Dia de Los Muertos
Pleurer ses morts? Nah! Pourquoi faire ? Autant célébrer la vie pendant qu’on y est. Au Mexique, où j’étais le 1er novembre, le Jour des Morts est une occasion comme tant d’autres de célébrer dans la joie le fait d’être vivant.
Là où j’étais – c’est à dire au bout du monde – un autel s’est érigé en un temps trois mouvements avec des bougies et des fleurs partout, notamment la cempoa – communément appelée la Rose d’Inde. La fête entourant el Dia de Los Muertos est issue de rituels indigènes (d’où la présence de squelettes et de la figure de la Catrina) mêlés aux croyances chrétiennes qui veulent que les âmes parcourent la Terre et flottent autour de nous. El Dia de Los Muertos est donc le jour où les morts sont appelés à rejoindre les vivants.
Ainsi offre-t-on aux défunts un peu d’eau, de la bière et une bonne bouteille de mescal pour les attirer en apaisant leur soif et en nourrissant leur âme, question de les amadouer et d’éviter ainsi qu’ils nous emportent avec eux. Partout, des fruits séchés, el pan de muerto (le pain des morts, plutôt sec, parfumé à la fleur d’oranger et décoré de sucre rouge pour représenter le sang humain) et des sucreries en forme de crâne, les calaveras, (n’y pensez même pas! sucrées à l’extrême, avec chocolat et amarante)
sont étalés sur l’autel, entre deux souvenirs du mort. Le coeur est à la fête, la tristesse ne laissant ici qu’une trace passagère sur les visages rieurs des Mexicains, petits et grands, qui se réunissent sur les sépultures fleuries, le temps d’un pique-nique en famille. À la fois touchant, intriguant et totalement inspirant!