L’Hôtel La Ferme: urbain et enraciné
Je voulais l’essayer avant d’en parler. C’est fait! J’ai dormi au coeur du nouvel environnement de l’Hôtel La Ferme à Baie-Saint-Paul (Charlevoix). Que du bonheur!
On le définit avec justesse comme le plus urbain des hôtels de campagne. Avec ses lignes ultra contemporaines, ses espaces ouverts permettant d’apprécier la cuisine des chefs autant que les vues extraordinaires sur le paysage, l’endroit fait aussi de subtils et jolis clins d’oeil au passé agricole du lieu. Ancienne ferme de bois (la plus grande au Canada), ravagée par le feu en 2007, l’Hôtel La Ferme inclut dans son décor de multiples objets appartenant au patrimoine de Charlevoix: vieilles caisses de lait en bois de la Laiterie Charlevoix, tapisserie faite à partir de papiers d’emballage de beurre encollés, photos d’archives noir et blanc…tout est là pour donner la petite touche de rusticité nécessaire à mettre un peu de chaleur dans un décor ultra-design où les artistes de la région apposent aussi leur signature.
Que ce soit les lampes de bois flotté de Paule Dionne; le luminaire éclaté signé Antoine Laverdière - pièce maîtresse du hall de l’hôtel - ; le plafond des Labours dont la patine imitation de rouille a été exécutée de main de maître par l’artiste Frédéric Bouchard de Saint-Tite; les jetés, coussins, serviettes de table de la tisserande Anne-Marie Hamel de Clermont ou les meubles de bois réalisés par l’atelier Techno-Concept -unité de rattrapage des élèves de la Polyvalente Saint-Aubin - on tombe sous le charme de ces oeuvres qui font de l’Hôtel La Ferme un endroit où il fait bon flâner et admirer.
J’ai apprécié dormir dans Le Clos, un pavillon aux lignes rappelant la forme d’un cloître. Avec sa cour intérieure où – grâce à ses toits pentus vers l’intérieur – le jardin s’arrose de façon toute naturelle les jours de pluie; avec ses corridors intégrant de nombreux espaces communs avec tables et canapés – permettant de socialiser et d’ajouter un peu d’espace à des chambres voulues plus petites – , Le Clos possède le charme de ses chambres de bois blanchi propre aux auberges de bord de mer. Lits confos, vues splendides, bain profond intégré à l’espace ouvert et lumineux…tout est là pour une virée romantique en bonne compagnie. Il faut goûter la table des Labours où la cuisine du chef David Forbes (ex-Le Cercle à Québec) s’éclate sous vos yeux dans un chaos organisé. J’ai apprécié par dessus tout l’ambiance ultra conviviale du Bercail, le lounge du rez de jardin qui, avec sa fenestration abondante, permet des vues sur les arrivées en gare du train touristique, sur le marché public et sur le fleuve, au loin. Goûtez-y les savoureuses pizzas sur feu de bois de Nicolas. Vous ne serez pas déçus.
Une escapade qui vaut le détour, surtout si vous vous y rendez, de Québec, à bord du Train du Massif. Une autre belle façon de contempler le fleuve au plus près.