Comme la neige a neigé!
Jamais personne n’aura décrit l’hiver avec autant de douceur et de poésie que Nelligan et jamais Vigneault n’aurait pu écrire Mon pays ce n’est pas un pays c’est l’hiver, s’il avait été citadin. Il faut vivre en région pour comprendre tout le sens du mot hiver et ce, dès novembre. Ici, l’automne ne dure que le temps de s’apercevoir que l’été est déjà derrière. Avec plus de 30cm d’or blanc en banque au sommet du Massif de Charlevoix – qui en accumule chaque année plus de 800cm- on comprend vite, à vivre ici, que le combat contre les éléments est perdu d’avance. Pour vivre en Charlevoix, il faut aimer le blanc!
La citadine en moi a pris quelques hivers à s’habituer et à comprendre. Que pour aimer l’hiver, il fallait jouer dehors. Se donner la permission de laisser l’enfant en soi faire mille folies. Mes hivers ne sont plus les mêmes depuis. Apprivoiser l’hiver, ses matins givrés, ses tempêtes indomptables comme ses douces giboulées, contempler chaque matin l’horizon infini où cohabitent – tout en nuances -des tonalités de bleu et de blanc encore jamais vues…..voilà ce à quoi je me prépare pour les mois à venir. À accueillir la beauté du monde, peu importe la couleur du tapis qu’il déroule devant mes yeux.
Les saisons de Charlevoix sortent de l’ordinaire. À vivre si près de la nature, on ne peut qu’apprendre à vivre à son rythme. On devient maître dans l’art d’ écouter le vent, à surveiller les marées, à lire les nuages et à croire au divin. Je m’incline devant tant de beauté et j’ai aujourd’hui une pensée toute spéciale pour les gens d’Haïti ou d’Indonésie qui n’ont pas ma chance. Bon hiver!
Photographies: Diane Laberge